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L'ISG aujourd'hui : ENTRETIEN AVEC THIERRY SEBAGH
27 janvier 2020
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Florence Delsaux : La pédagogie par l'action et le mode projet sont devenus la réalité(presque le quotidien) des étudiants à l’ISG. Pouvez-vous nous en dire un peu plus?Thierry Sebagh : Le numérique a complètement transformé nos besoins de connaissances, nos méthodes d'apprentissage et ce que nous attendons de l'école.On n'attend plus des «profs» qu'ilstransmettent des savoirs. (Google et Wikipédia veillent au grain!).Nos étudiants ne viennent plus uniquement pour «apprendre» le marketing ou la finance. Non...Si notre rôle se bornait à cela nous ne tiendrions pas longtemps face aux solutions «en ligne»,«mobiles» et gratuites qui foisonnent sur Internet.Notre mission est, aujourd'hui, de concevoir des programmes où, tous les mois, nosétudiants doivent mobiliser leurs compétences pour relever les challenges marketing,financiers ou RH de jeunes start-ups comme de grandes entreprises. Imaginer lacosmétique durable de demain avec LVMH, repenser l'interface utilisateur d'e-Toro, unejeune plateforme de trading positionnée sur les crypto-monnaies, ou concevoir denouvelles procédures de recrutement «intelligentes» et «augmentées» pour le groupeMazars, voilà les derniers challenges que nous avons proposé à l'ISG.Et comme la pédagogie est à base de répétition, notre mission est aussi de stimuler lacréativité et l'innovation «business» de nos étudiants grâce à la diversité des cas, desentreprises, des secteurs et de leurs problématiques. Affirmer la pédagogie de l'actionc'est avoir l’intime conviction que l'action précède la compréhension. A mesure qu'ilsrépètent (les gestes, les stratégies…), ils découvrent (les bonnes pratiques) et acquièrentles automatismes et les réflexes métiers. C'est cela apprendre. C'est cela, aussi, la valeurajoutée d’une école.Cela peut sembler commun dans une école comme l'ISG où la débrouillardise a étéélevée au rang de qualité distinctive de ses diplômés. Mais, aujourd'hui, cela nécessitebeaucoup de pédagogie avec nos étudiants et leurs parents car notre ambition est deporter à 30% la part de cette nouvelle pédagogie dans l'école d'ici deux ans. A 50% d’'ci5 ans. Nous devons donc convaincre que la salle de classe n'est pas toujours le meilleurlieu pour apprendre.FD : Qu'attendent ces grandes entreprises, comme LVMH, PSA ou Mazars, et ces jeunesstart-ups en venant à l'école?TS :Beaucoup! (rires). Lorsque 600 cerveaux travaillent sur un même sujet en immersionpendant 48 ou 72 heures, forcément, les attentes sont fortes! Les meilleurs projets sontaccompagnés et mis en œuvre par les entreprises. Une équipe d'étudiants de dernièreannée, ont ainsi pu travailler avec le groupe Mazars sur une solution innovante pourréduire de manière significative le coût du recrutement grâce aux nouvelles technologies.Leur solution a d'ailleurs été primée par Talent for France en Janvier dernier. Citonségalement l'Automobile Club de France qui, un peu plus tôt, a récompensé les ISG sur unprojet «tech» au service de la prévention routière. Il y a quelques mois, ce sont des ISGde Lille qui ont été récompensés sur un projet pour une start-up RH du nom de Uptoo.Et puis, ces challenges sont l'occasion pour les entreprises de détecter des talents et depréempter les futurs et futures diplômées qui, grâce à leurs idées, transformeront lesentreprises et les métiers.FD :Vous parlez beaucoup de digital et de nouvelles techno. Mais, les entreprises font aussiface à des enjeux sociétaux très forts…TS : C'est clair! En novembre dernier, les étudiants de première année ont ainsi dû travaillersur les problématiques éco-conception et recyclage de l'enseigne de meubles But. EnFévrier, les étudiants de 2 nde année relèveront le «Wise drinking challenge», un sujetproposé par le groupe Pernod Ricard sur la sensibilisation à (et la prévention de) laconsommation excessive d’alcools. En mars, nous serons avec TDAssurance, assureurcanadien, et réflechirons sur les mobilités urbaines et le partage de véhicules. Des sujetsoù la tech est présente, certes, mais où les enjeux sociétaux sont toujours très présents.FD: Challenges, business games ou expéditions à l'étranger thématisées… toutes lesécoles, aujourd’hui, proposent cela. En quoi l'ISG se démarque-t-elle des autres écoles enla matière?TS : A l'ISG, les challenges sont conçus comme des périodes d’immersion totale dans uneproblématique d'entreprise, le moyen de casser les rythmes traditionnels dans une école.Le temps d'un challenge, les cours s'arrêtent et tout fonctionne en «sprint design». Onimagine. On prototype. Les étudiants ne sont pas seuls, bien sûr! Les profs et les Alumnisont de précieux mentors. L'école devient alors un bureau d’études et nous offrons auxentreprises l'occasion de faire «brainstormer» jusqu’à 1000 cerveaux dans un mêmetemps.Et puis, ce qui est unique à l'ISG, c’est que nous avons «institutionnalisé» ces momentsd'immersion dans tous nos programmes: Digibiz en première année du Programme 3+2Business et Management, Consultancy Project en 4 ème et 5 ème année du ProgrammeGrande Ecole, ISG (Innovation/Sustainability/Globalization) Challenge en BachelorManagement International…FD : le 45 rue Spontini a été totalement transformé. A quoi ressemblera ce bâtiment del'école que vous avez renommé le «Studio 45"?TS : Le Studio 45 est, avant tout, un espace dédié à la production d'idées et de solutions auxproblématiques concrètes des entreprises. Un bureau d’études fonctionnant en modeprojets plus de 20 semaines par an, où les questions sociétales, digitales, technologiqueset innovation des entreprises seront au cœur de l’action des étudiants du Studio.Imaginer le magasin du futur, la révolution de la protéine végétale et le financement del'agriculture durable… l'objectif demeurera invariablement le même: apprendre àformuler des réponses originales, réalistes et pertinentes.Espace d’incubation entrepreneurial et associatif, les 1500 m2 du Studio 45 hébergerontplus de 60 projets étudiant à la rentrée 2020 et plus d’une centaine dès la rentréesuivante. Une ambition légitime dans une école où la moitié des diplômés expérimententl'entrepreneuriat avant l’âge de 50 ans. Lieu d'ouverture, de rencontres, d'échanges etd'inspiration, le Studio 45 accueillera chaque mois une personnalité référente dans sonsecteur. Mission: piquer la curiosité, attiser l'enthousiasme et cultiver la ténacité desoccupants du Studio 45.
1 Commentaire
Justement, comment sont utilisées dans ces challenges ISG les synergies possibles et souhaitables avec les autres écoles du groupe Ionis (e-ArtSup, Epita, Epitech, Moda, etc;) ?
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