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PORTRAIT D'ALUMNI : ANNE-ETIENNE REBOUL, ISG 94, CEO PECLERS PARIS A WPP COMPANY; UN REGARD EXPERT ET AVISE SUR LE MARKETING DE LUXE ET MODES DE CONSOMMATION !
Florence Delsaux : Bonjour Anne Etienne, peux-tu nous parler de ton parcours depuis ta sortie de l'ISG en 94 ?
Anne-Etienne Reboul : A la suite de mes études, j'ai intégré des gros groupes comme Essilor et Richemont ou j'ai fait mes classes au marketing. Je garde de très bons souvenirs de mes années chez Luxury eyewear - (lunettes Cartier, Montblanc, Dunhill) filiale du groupe Richemont ; ou j'ai eu des fonction de chef de produits et directrice marketing lunettes Montblanc, dont la distribution et la communication .
J'ai apprécié travailler sur le site de production à Joinville le Pont, où j'ai été sensibilisée au savoir-faire, à l'amour du produit, des détails, à la qualité.
C'est au cours de cette expérience que j'ai découvert l'existence des agences de style puisque j'achetais les cahiers de tendances Peclers pour nourrir notre créativité. J'ai été fascinée par ce métier : décrypter les tendances esthétiques et sociétales, cerner l'air du temps de façon prospective. J'ai donc rejoins l'agence il y a plus de 15 ans, au développement conseil et commercial d'abord en Europe, puis en Chine où j'ai monté un bureau avec une quinzaine de 15 collaborateurs à Shanghai.
FD : Tu as toujours et longtemps exercé dans le marketing qu'est ce qui te passionnait dans ces fonctions ?
A-E R : C'est l'aspect créatif du MKT qui me passionnait !
En fonction du positionnement de marque, de la cible visée, de la concurrence, quel produit proposer ; comment faire évoluer une marque pour qu'au-delà du produit, elle séduise le consommateur à travers les valeurs qu'elle incarne, les expériences et services qu'elle propose.
J'ai eu la chance de travailler au markéting de marques de luxe dans les années 90 / 2000. Le produit joue un rôle capital, plus que la communication ou le retail ; au cours de ces années et par la suite, on a assisté à une accélération des rythmes de création avec la course à la nouveauté, au It produit. Certes ceci a permis l'explosion du luxe dans le monde et en particulier en Chine, c'est un secteur qui est devenu encore plus lucratif mais cette course en avant a conduit à une forme de saturation, de perte de sens où on ne laisse pas le temps à un produit, un style, une allure de s'installer. Et alors les Street Looks sont devenus plus intéressants en terme de vecteurs d'évolutions sociétales. C'est vers le milieu des années 2000 que je me suis tournée vers Peclers, agence leader en tendances prospective mode, beauté, déco, consumer électroniques et styles de vie.
FD : Aujourd'hui tu es Ceo de Peclers peux-tu nous parler des enjeux de ton secteur et des défis à relever ?
A-E R : Notre métier est d'anticiper le futur, de définir quelles sont les prochaines tendances qui vont influencer la consommation de demain ; On travaille 2 à 4 ans à l'avance.
C'est du conseil en stratégie car nous accompagnons les marques dans le développement de produits, d'expériences et des services plus désirables pour les consommateurs. Et quand on parle de désirabilité, on parle d'esthétisme bien sûr mais aussi de valeurs de consommations.
A l'heure de la conscience écologique au plus haut des préoccupations, de la sobriété, notre plus grand défi est d'accompagner nos clients dans une démarche plus raisonnable, en leur montrant que l'on peut faire mieux avec moins, que la durabilité d'un produit, sa qualité sont des vrais atouts. Tout ceci nécessite plus d'attention, d'anticipation et de travail.
Il y a de nombreux automatismes à changer dans la conception des produits, la supply-chain, le marketing....Mais c'est nécessaire car de tout façon le consommateur n'acheta pas dans les années qui viennent comme il l'a fait au cours de la dernière décennie.
FD : Tu as travaillé en Asie et régions Emea quelles sont les particularités de ces marchés ?
A-E R : Travailler à l'international a été très formateur car on apprend beaucoup au contact des autres.
C'est enrichissant à tous les niveaux de se trouver confronter à d'autres cultures et de voir que nos référents, la façon dont on a été formatée ne sont pas universels ; il faut s'adapter, se remettre en question sans perdre de vue ses objectifs, ; c'est de la diplomatie, de la psychologie, d'autres rapports de force et au travail en particulier avec la Chine ; c'est parfois complexe mais cela reste très énergisant et enrichissant. Ceci donne aussi les clés de compréhension du monde qui nous entoure.
FD : Quels sont pour toi les conseils que tu donnerais à un étudiant qui veut se lancer dans ton secteur ?
A-E R : Mon métier est celui de la tendance, du style et des styles de vie, de la Mode (comme phénomène d'expression social et culturel). Il faut être curieux, ouvert et à l'écoute des signaux faibles. C'est un métier de conseil donc il faut bien connaitre les industries. Je recommanderais un parcours école de commerce couplé avec une spécialité plus appliquée en mode & design ou en prospective & science humaine. Il faut à la fois se tourner vers le futur, faire preuve d'audace, être progressiste et aussi très pragmatique dans les solutions que l'on apporte à nos clients.
FD : Enfin aurais tu un souvenir de l'ISG que tu souhaiterais partager avec nous ?
A-E R ; Très vite, à I'ISG j'ai pu développer mon côté entrepreneurial via de la campagne BDE, la vie associative et bien sur tous les groupes de travail collectif. Nous étions réunis autour de projets communs et avancions dans la joie et la bonne humeur. Nous étions dans le faire ensemble et dans l'action.
Travailler en s'amusant, gagner en équipe, convaincre… Finalement ce sont toujours les drivers que je m'applique plus de 25 ans après ma sortie.
Merci Anne-Etienne !
Florence et l'équipe d'ISG Alumni !
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