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PORTRAIT D'ALUMNI : FLORENCE NETTER, ISG PROMO 83, CONSEIL EXPERTE EN RH, EN MANAGEMENT, EN ORIENTATION, EN GESTION DE PROJETS, COACH DE CADRES ET EN DEVELOPPEMENT DE CARRIERE NOUS PARLE DE SON METIER ET DONNE DE PRECIEUX CONSEILS !
Florence Delsaux : Florence tu as passé toute ta carrière dans les RH qu'est-ce qui te passionne dans ton métier ?
Florence Netter : Ce qui me passionne est la multiplicité des sujets conjuguée avec le fait de me sentir utile :
- Utile pour les entrepreneurs qui montent leur entreprise et ont besoin à leurs côtés de quelqu'un qui les conseille dans leurs priorités RH et leur recrutement. Par exemple, faire la distinction entre recrutement indispensable et recrutement secondaire
- Utile pour les managers, afin de les accompagner dans la gestion humaine de leur équipe ou en les coachant pour résoudre des problématiques
- Utile pour les collaborateurs en les conseillant dans leur vie professionnelle au long court, leur carrière, leurs virages, leurs tournants plus ou moins escarpés comme un « trou d'air » ou en les aidant à capitaliser sur leur succès
- Enfin en sécurisant les recrutements - en 28 ans je n'ai jamais perdu un candidat en période d'essai – ou en optimisant les mobilités internes
FD : Tu es RH en temps partagé, cela signifie que tu travailles pour plusieurs entreprises et j'imagine avec différents défis. Peux-tu nous en parler ?
FN : Travailler en temps partagé peut se faire en tant que salarié, avec plusieurs temps partiels pour arriver à 3 ou 4 ou 5 jours par semaine.
Mais aussi et surtout en libéral, ce qui est beaucoup plus intéressant pour l'entreprise car elle règle des honoraires et non des salaires donc n'a pas à payer de charges sociales.
C'est mon cas depuis 1996 ; je collabore au sein de diverses entreprises, start-up, PME, ETI, à raison d'une demi-journée ou une journée par semaine pour chacune. Ma collaboration peut être brève, pour une mission, ou bien récurrente, un an, deux ans. Ma plus longue a duré presque 20 ans.
Au total, j'ai une activité qui remplit une bonne partie de ma semaine, sachant qu'il faut préserver des plages de temps que l'on appelle « temps masqué » : par exemple un candidat me contacte n'importe quand dans la semaine, pas forcément pendant la demi-journée ou la journée que je passe dans l'entreprise et je lui réponds systématiquement. De la même manière, je suis amenée à passer parfois du temps sur un sujet en dehors de ma présence dans l’entreprise.
Cela nécessite d'être très bien organisée et disponible pour pouvoir passer d'un sujet à un autre, d'où la multiplicité dont je parlais tout à l'heure.
FD : Grâce à ton expérience RH, peux-tu nous dire ce qui fait que l'on va remarquer un profil plutôt qu'un autre, comment se différencier ?
FN : Ce qui fait qu'un RH ou un manager remarque un profil, c'est parce que le CV est bien fait :
- qu'il est indiqué si la personne qui postule recherche un stage, une alternance, un CDD, un CDI. Si stage ou alternance, entre quelle date et quelle date
- que sur le CV les expériences sont bien explicitées. Je consacre beaucoup de temps à corriger des CV pour aider à être plus impactant.
- Un CV, c'est vraiment une vitrine, il faut penser que votre lecteur ne vous connaît pas et qu'il a besoin de savoir des choses utiles comme « est-ce que vous possédez le permis ? » et si oui est-ce que vous êtes véhiculé ?
- Est-ce que vous êtes mobile géographiquement ou mobile pour des déplacements ?
- Dans vos expériences professionnelles, quel était, au-delà de votre fonction, l'objet de votre mission et avez-vous eu des résultats que vous pouvez signaler de manière quantifiée ?
- En ce qui concerne les langues le mieux est de dire niveau professionnel, courant, bilingue sinon scolaire
- Ne pas oublier de rajouter que vous maîtrisez Pack Office, cela paraît tellement évident que tout le monde oublie de le mettre mais c'est discriminatoire par des algorithmes qui recherchent par mots-clés
Et ce n’est pas la peine de dire que vous être adaptable, dynamique, créatif… cela ne valorise pas votre cv. En revanche, rajouter une ligne à vos expériences pour dire que vous avez conçu telle solution, ou que vous avez été à l’origine de tel deal, c’est utile et vous « mettez en scène » vos atouts.
Voilà les petits tuyaux que je peux donner.
FD : Florence, tu fais parti des 30 meilleurs graphologues de France. Après l'ère des lettres de motivation par mail, pourquoi, à ton avis, la graphologie est-elle importante et en quoi cela distingue un candidat ?
FN : Tout d'abord la graphologie ne date pas d'hier. Goethe, George Sand s'y sont intéressés.
Les analyses graphologiques ont eu leur apogée entre les années 1980 à 2000 mais aujourd'hui encore elles sont utilisées dans 50% des recrutements dits « pointus ».
Par ailleurs, c'est un outil reconnu au même titre que d'autres outils d'évaluation, comme l’entretien. Tous deux figurent dans la norme Afnor de 2001.
Pour ma part, j'utilise l'analyse graphologique depuis toujours et dans 100 % de mes recrutements ; je suis ma propre graphologue ce qui est sans doute plus facile.
Quoi qu'il en soit, le résultat est probant puisque je n'ai jamais perdu un candidat pendant la période d'essai et tous les candidats que j'ai recrutés étaient encore en poste 2 ans plus tard en ayant évolué.
Et pour répondre à ta question « en quoi cela distingue un candidat » l'analyse graphologique permet de mettre en exergue les soft skills de chacun, leurs compétences et comment est-ce que l'individu va s'adapter dans son nouveau poste. Quelle pourrait être la meilleure manière de l'intégrer pour pouvoir faciliter la prise en main de sa fonction également.
Ce ne sont que des exemples, il y en a plein d'autres, cela vaudrait le coup d'ailleurs que tu m'interroges une autre fois sur le sujet de l'analyse graphologique parce que ce serait intéressant de démythifier tout ce qui est dit à son sujet, de vrai comme de faux.
Il faut être un graphologue digne de ce nom pour manier cet outil, avoir beaucoup d’expérience et avant tout, avoir une formation en graphologie très complète : la mienne a duré autant de temps que mes 2 ans de prépa et mes 3 ans d'école de commerce !
FD : Un petit mot pour réussir un entretien, quelques tips ?
FN : Au-delà de tous les tips que l'on trouve sur les sites d'offres d'emploi, je dirais bien sûr qu'il faut le préparer et surtout ne rien réciter ; parce qu'il faut se comporter comme dans le cadre d’une rencontre entre 2 professionnels, celui qui interview et celui qui est l’interviewé.
Enfin, le principal est d'être très clair dans ses réponses : expliquer le contexte dans lequel on a été amené à avoir telle expérience, la mission qui nous était confiée, ses enjeux, les éventuels écueils, prévus ou non et le résultat. Si vous avez des chiffres c’est à ce moment là qu’il faut les citer.
Une réponse articulée autour de ces 5 éléments : le contexte, la mission, les enjeux, les écueils, le résultat aura beaucoup plus d'impact qu'une réponse soit trop laconique soit trop longue.
FD : Enfin, quel est le souvenir le plus marquant que tu as de tes années ISG ?
FN : Je garde de l’ISG dans les années 80 de solides amitiés, la qualité des professeurs et des intervenants, l'ambiance qui régnait et surtout la présence permanente du doyen Mader que je n'oublierai jamais tellement il a marqué les grandes heures notre Ecole.
A l'époque où j'y étudiais, nous étions classés au 4e rang des Ecoles de Commerce. La vision du doyen, ses réseaux, ses learning expéditions ont été profondément utiles. Il ne faut pas oublier que si nous sommes présents à l'étranger aujourd'hui, c'est grâce à lui. Il a ouvert la porte à tout ce que nous sommes devenus, tous les partenariats, sur les 5 continents. Merci Monsieur le Doyen !
Merci Florence pour ce partage et tes précieux conseils !
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