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PORTRAIT D'ALUMNI : LOUIS LACOSTE, ISG PROMO 2016, MUSIC COMPOSER & SOUND COMPOSITEUR POUR DES ENTREPRISES ET AGENCES DE PUB; UN PARCOURS PEU COMMUN !
Florence Delsaux : Bonjour Louis peux tu nous parler de ton parcours depuis que tu es sorti de l’ISG ?
Louis Lacoste : Bonjour Florence ! Avant même la fin de mon parcours à l'ISG, un stage dans le département marketing de Roche Bobois à Londres m'a permis de mettre un pied dans le monde de l'entreprise puisque le stage s'est transformé en poste et mon séjour londonien fut prolongé de 3 superbes années. Lors de mon retour à Paris, j'ai obtenu un poste au sein d'une start up dans le monde la finance, mais dès lors, cette attraction inévitable pour ma première passion -la musique - est devenue une évidence. J'ai donc quitté ce poste pour me lancer à plein temps en tant que compositeur. Je ne partais pas de zéro puisque j'avais toujours conservé cette activité musicale en parallèle de mes études et de ma vie professionnelle. Je jouais pour des artistes en tant que musicien professionnel, écrivais des morceaux pour d'autres, mais il s'agissait maintenant de faire le grand saut. Dans cette nouvelle activité, j'ai obtenu mes premiers gros projets en me positionnant en 'outsider' auprès de marques ou d'agence, et ce rémunéré au succès, c'est le moyen que j'ai trouvé pour faire ma place et sécuriser mes premiers clients, plutôt dans le monde du luxe. Sur cette base j'ai petit à petit étendu mon portfolio de marques, et je travaille aujourd'hui pour des maisons comme Van Cleef & Arpels, LVMH, des agences comme Mazarine mais également pour des réalisateurs et l'audiovisuel.
FD : Peux tu nous parler de ton métier au quotidien ?
LC : Je suis compositeur de musique et sound designer basé à Paris. Je permets aux marques d’élever leur communication à travers de la musique et du son créés sur mesure, leur permettant d’être plus compétitives et différenciées.
Mon expertise réside dans ma capacité à identifier l’ADN de mes clients, en posant les bonnes questions, mettant l’emphase sur la vision et l’identité de la marque et conduisant à la création d’un environnement sonore parfaitement aligné avec sa culture, ses valeurs et son audience cible.
Qu’il s’agisse de rendre vivant et accessible l’atmosphère et l’identité des vins néo-zélandais de Cloudy Bay ou d'illustrer la magie des bijoux de Van Cleef & Arpels, j’essaie constamment de faire ressentir les bonnes émotions et de captiver les auditeurs, quel que soit le genre ou le format.
FD : Qu’est ce qui te passionne chaque jour dans ta profession ?
LC : Premièrement je considère le fait de vivre de ma passion première comme une réelle chance doublée d'un luxe. Je trouve passionnant de devoir transcrire un message, une émotion, une idée, en musique, que se soit un brief d'une marque de luxe ou une scène entre deux personnages. Je dois souvent m'adapter à des univers assez différents, en étudier les codes et les nuances afin que mon travail de composition soit juste et à la hauteur. Pour l'énorme curieux que je suis, c'est un vrai plaisir. L'autre point est que la musique est un domaine sans fin, je la pratique depuis 25 ans et j'apprends chaque jour de nouvelles choses qu'il s'agisse d'harmonie et de solfège, de nouveaux instruments à aborder, d'œuvres à découvrir. Dernièrement, mon travail est par nature plutôt solitaire, mais je tire un réel plaisir dans les relations que je tisse avec mes clients, partager le moment final où le processus créatif atteint son but et fait le pont entre leur vision et ma capacité à la retranscrire en musique est une vraie récompense.
FD : Comment vois tu l'évolution de ton métier dans un monde de plus en plus digital ?
LC : C'est un sujet épineux pour certains dans les milieux dits 'créatifs'. À mon sens la digitalisation de notre monde est une bénédiction pour moi et pour ma profession. Elle signifie l'explosion de la production de contenu sur lequel mes services sont requis, elle me permet de pouvoir travailler avec des interlocuteurs du monde entier qu'ils soient des clients mais aussi de potentiels collaborateurs. Enfin elle facilite grandement la visibilité de mon travail en faisant fi des frontières géographiques. Concernant le développement de plus en plus rapide des outils d'IA, qui pour certains menacent d'une mort certaine un grand nombre de métiers 'créatifs', je suis pour ma part assez réservé. Je pense que mon domaine particulier n'est pas pour le moment mis en péril outre mesure, l'avenir me donnera peut être l'air idiot, mais mon objectif étant de travailler pour du long-métrage et autres long formats, je doute de la capacité d'une IA à participer au processus de création d'une musique orchestrale en collaboration étroite avec un réalisateur ou un scénariste.
FD : Faire une école de commerce et aujourd’hui exercer dans la composition musicale pour coller à des univers de marques, en quoi l’ISG t'a apporté les clés pour allier les deux ?
LC : L'ISG m'a permis de découvrir le monde de l'entreprise, d'y participer activement et d'y appliquer certaines notions apprises lors de mon passage à l'école. J'ai la conviction que c'est pour moi un avantage compétitif dans mon rôle actuel de 'créatif', je comprends rapidement les contraintes et les objectifs de mes clients. J'ai également une approche très 'business' de mon activité, dans mon organisation, ma gestion, et les objectifs que je me fixe.
FD : Enfin aurais tu un souvenir de l'ISG que tu souhaiterais échanger avec nous ?
LC : Je me souviens de mon arrivée dans le parcours International Track, dont c'était la deuxième année d'existence seulement, nous étions une petite promotion d'élèves avec des parcours et des ambitions très diverses. Au vu de la nature du parcours, nous sommes rapidement partis chacun de notre côté dans des pays bien différents. Je n'ai que peu croisé cette promo jusqu'à une réunion après l'obtention de nos diplômes où j'ai pu découvrir les aventures de mes camarades, leurs nouvelles expériences professionnelles et parfois leurs nouvelles aspirations après avoir voyagé ou découvert d'autres univers. J'en garde un très bon souvenir d'un bel exemple de jeunes adultes qui bourgeonnent et évoluent, qui prennent chacun des chemins particuliers au sein d'une même entité qu'est l'ISG.
Merci Louis !
Florence
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