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PORTRAIT D'ALUMNI : CHRISTOPHE DISSAUX, ISG PROMO 92 : UNE CARRIERE DEPUIS 30 ANS AUX USA ET FASCINE PAR LA TECH ET AUX MUTIPLES CASQUETTES ! !
Florence Delsaux : Bonjour Christophe peux tu nous parler de ton parcours depuis ta sortie de l’ISG ?
Christophe Dissaux : Bonjour Florence, mon parcours a été diversifié, mais principalement orienté à 95 % vers les États-Unis. Lors de ma deuxième année du cycle international, j'ai travaillé sur un projet dans le domaine de l'incentive, ce qui m'a permis d'effectuer un VSNE (Volontaire pour le Service National en Entreprise) au sein de la division Tourisme d'Affaires de Maison de la France, aujourd'hui connue sous le nom d'Atout France.
J'y ai passé 16 mois avant de rejoindre, en 1994, la filiale américaine de Thomann-Hanry, une entreprise française spécialisée dans le nettoyage de façades. J'y ai d'abord occupé le poste de Project Manager, puis celui de directeur de filiale, pour enfin devenir EVP, un rôle dans lequel j'ai fondé notre filiale australienne et partagé mon temps entre New York et Sydney.
En 2003, j'ai changé de domaine après une rencontre avec Henri Seydoux, PDG fondateur de Parrot, une entreprise technologique innovante dans le secteur des objets connectés Bluetooth et, plus tard, des drones grand public. J'ai créé la filiale de Parrot aux États-Unis et les ai accompagnés jusqu'à l'introduction en bourse du groupe.
Cela a marqué le début d'une longue carrière dans la tech, où j'ai occupé des postes de direction dans plusieurs entreprises, notamment chez Baracoda (auto-identification Bluetooth), Com One (première radio Wi-Fi), Movea (conseil), Maintag (RFID pour l'aéronautique), Kolibree (première brosse à dents connectée, devenue fournisseur de Colgate), et enfin 3dRudder (périphériques VR innovants avec un partenariat unique avec Sony PlayStation).
Au cours de ces différentes expériences, j'ai eu l'opportunité d'étendre ces entreprises en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Fin 2022, j'ai pris un nouveau tournant dans ma carrière. Mon désir d'entreprendre étant toujours aussi fort, je suis devenu associé chez House of Caps Group, une société leader dans le secteur des casquettes haut de gamme.
Je suis particulièrement enthousiaste d'annoncer que nous avons été sélectionnés comme fournisseur pour Starboard (filiale de LVMH), leader mondial des fournisseurs de croisières, et que, si tout se passe bien, nous serons déployés sur des dizaines de navires (voire plus) dans les mois à venir. Par ailleurs, je me suis engagé aux côtés d’un ancien camarade de l'ISG, devenu depuis plus de 30 ans l’un de mes amis les plus proches, Thierry Daher. Serial entrepreneur, Thierry a touché à divers domaines, de la technologie à la production de films documentaires, en passant par le yoga et le surf. Il est aujourd’hui PDG de Positive Solutions, une entreprise spécialisée dans l’intelligence émotionnelle. Je contribue au développement de cette initiative en Amérique du Nord. Plus récemment, j’ai également pris le rôle de Luxury Travel Expert pour Fora Travel, un nouveau groupe d’agents de voyages. Cette activité, davantage une passion qu’un véritable emploi, est quelque chose que je prends néanmoins très au sérieux.
FD : Cela fait depuis plus de 20 ans que tu es aux États Unis, d'abord New York, puis Miami quelle ville te marque le plus ou bien quelles en sont les principales différences ? Je parle business étiquette et bien sur qualité de vie.
CD : J'ai eu le privilège de vivre dans deux des villes les plus emblématiques au monde : plus de 20 ans à New York, et bientôt 8 à Miami. Ces deux villes représentent des univers totalement distincts. Sur le plan personnel, New York restera toujours "ma ville". J'y ai vécu des moments marquants, comme la perte de mon père, la rencontre de ma femme, la naissance de mes trois enfants, et l'impact indélébile du 11 septembre. Mais d'un point de vue professionnel, c'est la ville la plus énergique et stimulante du monde. Bien que ce soit un cliché, l'atmosphère de New York procure une motivation incomparable.
Miami, quant à elle, est différente. Autrefois connue pour être un paradis de vacances et de fêtes, elle connaît une croissance spectaculaire depuis une décennie, devenant la troisième place forte des start-ups techs, après la Silicon Valley et New York. Pour moi, cette ville a marqué un nouveau départ professionnel, correspondant parfaitement à l'évolution que je souhaite donner à ma vie à plus de 50 ans.
FD : Tu as travaillé dans divers secteurs, quels sont les enjeux du secteur dans lequel tu travailles ?
CD : Comme je l'ai mentionné, j'ai aujourd'hui trois domaines d'activité : la fabrication de casquettes (75% de mon temps), l'intelligence émotionnelle, et le voyage individuel d'exception. Le principal défi est d’adapter mon esprit à des situations et à des secteurs professionnels très variés. Cependant, je reste fidèle à une priorité constante depuis le début de ma carrière : je suis avant tout un "vendeur", et le succès se mesure à la satisfaction de mes clients.
FD : T n'es jamais revenu en France depuis ton diplôme, qu'est ce qui fait l’attrait des États Unis et quels conseils aurais tu a donner à quelqu’un qui souhaite y travailler ?
CD : Depuis mon plus jeune âge, j'ai été fasciné par les États-Unis. Avant de partir avec l'ISG, j'ai eu la chance de terminer mon cycle secondaire dans des établissements français situés au Texas et à Washington. J'ai débuté ma carrière professionnelle à New York, où j'ai rapidement assimilé les codes de ce pays. C'est une culture très différente, axée sur la rapidité d'exécution et de prise de décision, ainsi que sur la possibilité d'évoluer à une vitesse fulgurante, à condition de s'en donner les moyens. Contrairement à certaines idées reçues en Europe, les Américains forment un peuple qui avance ensemble et surmonte les défis collectivement. Le 11 septembre en est un exemple poignant, non pas sur le plan politique, mais sur le plan humain.
S'installer aux États-Unis lorsqu'on est jeune demande énormément de travail et un investissement personnel important. En cas d'échec, les aides sont rares, voire inexistantes. Mon conseil le plus précieux est qu'il faut véritablement aimer ce pays, ne pas s'imaginer que tout sera facile et merveilleux (la concurrence y est féroce), et surtout ne jamais hésiter à essayer, et réessayer après un échec.
FD : En quoi l’ISG t à aidé dans cette carrière internationale ?
CD : C’est en réalité assez simple. Dans toute démarche, qu’elle soit professionnelle ou personnelle, le plus difficile est souvent de se lancer. Quand on est jeune, on manque parfois de confiance en soi, et ce premier pas peut sembler être un véritable défi. En passant près de 10 mois en deuxième année entre New York et Tokyo, combinant études et expériences professionnelles dans ces deux villes, l'ISG a été ce premier élan décisif.
FD : Enfin aurais tu un ou deux souvenirs de l'ISG que tu souhaiterais partager avec nous ?
CD : Il y en a plusieurs, bien entendu. Sur le plan général, je mettrais en avant les rencontres humaines. Deux anciens en particulier sont devenus des amis pour la vie. En termes d'anecdote, un souvenir me marque particulièrement. Fin août 1990, nous venions d'arriver à New York. En pleine recherche d'appartement, nous logions provisoirement chez des cousins d'un camarade de promotion à Staten Island. Le premier matin, en prenant le ferry pour Manhattan, en contemplant cette ville fascinante, j'ai ressenti une émotion intense, presque envoûtante. Ce moment restera gravé à jamais dans ma mémoire.
Merci Christophe pour ce partage inspirant !
Florence
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