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PORTRAIT D'ALUMNI : NICOLAS PEIGNE ISG 2018, PILOTE FOC525 VALLJET, UNE CARRIERE PEU COMMUNE !
Florence Delsaux : Bonjour Nicolas pouvez-vous nous parler de votre parcours depuis votre sortie de l'ISG ?
Nicolas Peigné : Bien sûr : diplômé en 2018, j'ai passé mes deux dernières années à l'ISG en alternance, c'est-à-dire une semaine en cours et trois semaines dans une entreprise du BTP. Ce fut une expérience professionnelle très enrichissante, néanmoins, me trottait dans la tête l'envie de piloter des avions.
Je volais alors sur planeur puis sur avions d'aéroclub le week-end, mais ce n'était en aucun cas un métier. J'avais peu de raisons de penser que ça le devienne un jour, puisque la conjoncture économique n'était alors pas favorable à l'aérien. Puis en septembre 2018, je me suis lancé, constatant l'amélioration de la situation économique et l'annonce de recrutements futurs. Je suis retourné en salle de classe pendant un an pour avoir l'ATPL (Airline Transport Pilot Licence), puis je suis parti en Irlande pour passer différentes formations parmi lesquelles une licence de pilote commercial, une qualification multi-moteur, une qualification aux instruments et une formation additionnelle au travail en équipage.
En 2020 la situation s'assombrit à nouveau avec le COVID, et je pars faire une formation d'instructeur avion puis planeur. Pendant presque deux ans, j'ai eu beaucoup de plaisir à former de nouveaux pilotes à l'aéroclub Jean Maridor du Havre (76) mais aussi au Centre Vélivole de Voile de Bailleau (28) qui m'a embauché comme chef pilote. Début 2022, je passe une sélection me permettant d'accéder au cockpit d’un Cessna Citation Jet (CJ), un petit avion de ligne américain bi-réacteur conçu pour les voyages d'affaires et volant à 800 km/h. Depuis je parcours l'Europe depuis l'Aéroport de Paris Le Bourget pour une clientèle business essentiellement.
FD : Passer du contrôle de Gestion à pilote de ligne cela n'est pas commun d’où vous vient cette passion ?
NP : J'ai en souvenirs mon tout premier baptême et je garde depuis une passion inconditionnelle pour les avions. C'est aussi un peu une histoire de famille… Cette passion venant surtout de mon père qui était pilote de ligne et nous emmenait mon frère, ma sœur et moi-même en voyage avec lui. Ma mère était contrôleuse aérienne à la tour de contrôle d'Orly et mon frère deviendra plus tard lui aussi pilote sur Airbus A320.
FD : Qu’est-ce qui vous motive chaque matin dans votre métier et le fait de survoler le monde ?
NP : D'abord la vue, la beauté et la variété des paysages survolés. On dit parfois que c'est le plus beau bureau du monde. Nous survolons la nature et sommes aussi aux premières loges pour constater sa fragilité.
Ensuite l'absence de routine, car aucun vol ne ressemble à un autre. Tout change : la météo, la lumière, la destination, les collègues …Les destinations sont en effet très variées et nous permettent d'explorer d'autres villes et d’aller à la rencontre d'autres cultures que nous n’aurions jamais eu l'occasion de rencontrer autrement, ce qui est aussi très motivant.
C’est un job exigeant mais très gratifiant, avec beaucoup d'humain dans les interactions avec les autres métiers (catering, handling, contrôleurs, passagers,…). L'apprentissage est permanent (changement d'avions, séances de simulateur, nouvelle avionique…) et tout au long de la carrière.
FD ; En quoi l'ISG vous apporte des compétences qui vous servent dans votre métier actuel ?
NP : C'est un métier qui demande de la maîtrise de soi, le sens du travail en équipe, des qualités relationnelles mais aussi une certaine ouverture d'esprit. Je pense que l'ISG m’a permis de développer ces qualités avec les nombreux travaux de groupe et la forte tournure internationale de l'école.
FD : Comment voyez-vous évoluer votre carrière dans 5 à 10 ans.
NP : Dans les 5 à 10 ans à venir, j'envisage de gagner en expérience et pourquoi pas d'évoluer vers des postes d'encadrement ou vers des missions liées au management et à la sécurité des vols. Une évolution normale est lorsqu'on a acquis suffisamment d'expérience d'évoluer vers un passage Commandant de Bord ou bien de faire de l'instruction pour former à son tour.
FD : Avec la crise du COVID j'imagine que cela n’a pas été évident de commencer à exercer votre métier pouvez-vous nous parler des différentes fluctuations et de votre détermination pour les contourner ?
NP : Effectivement, la crise du COVID a frappé très fort le secteur de l'aérien. Les compagnies aériennes sont d'ailleurs en règle générale très sensibles aux fluctuations économiques et au contexte géopolitique.
En 2020 au début de la crise, je venais de terminer la formation de pilote… J'ai alors envisagé de revenir à mon premier métier. Le seul moyen de garder un pied dans un avion était de faire de l'instruction en aéroclub, ce que j'ai fait jusqu’au début 2022.
FD : Enfin auriez-vous un souvenir de l’ISG que vous souhaiteriez partager avec nous ?
NP : Je garde de très bons souvenirs de mes études à l'ISG et j'y ai gardé quelques amitiés fortes. Je garde tout particulièrement un bon souvenir des deux années passées en alternance. C'était une ouverture de programme et nous étions un groupe d’étudiants très soudés avec une bonne ambiance. Ces deux années m'ont permis de rédiger dans de très bonnes conditions un mémoire sur l’appropriation par les personnels navigants techniques des outils de gestion des coûts.
Merci Nicolas ! Et bon Vol -)
Florence et l'équipe d'ISG Alumni
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