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PORTRAIT D'ALUMNI : BAPTISTE LE NET, ISG PROMO 2023, SALES ASSOCIATE @CHAUMET UN DEBUT DE CARRIERE ANIMEE PAR LA PASSION ET LA DETERMINATION !
Florence Delsaux : Bonjour Baptiste, tu es diplômé depuis juin 2023 de l'ISG et aujourd'hui tu es Sales Associate pour la maison Chaumet.
Peux-tu nous parler de ton travail au quotidien ?
Baptiste Le Net : Bonjour Florence, merci beaucoup de m'avoir convié à réaliser un portrait d'Alumni. Je suis très heureux d'être avec toi, de pouvoir répondre à tes questions et parler de mon métier Sales Associate chez Chaumet.
Pour revenir un petit peu sur mon parcours, j'ai réalisé une alternance d’un an en fin de Master 2 en tant qu'Assistant des Ventes au 12 places Vendôme dans le flagship de Chaumet. Suite à cette expérience la Maison a trouvé mon profil intéressant et a décidé de me recruter à ce poste en septembre dernier.
Pour répondre à la question qu'est-ce que le métier de Sales Associate ?
En l'occurrence, on peut voir cela comme un métier de Commercial, Ambassadeur et Business développeur.
Commercial, puisqu'on va avoir du contact prospect et client en permanence. Ces personnes qui franchissent la porte de Chaumet vont vivre le rêve de la joaillerie par l’intermédiaire des Vendeurs.
Notre travail en tant que Sales Associate est de leurs transmettre ce qu'est l'histoire de Chaumet, c'est-à-dire une Maison avec des valeurs mais également une grande modernité.
La Maison Chaumet est une Maison Joaillière de plus de 242 ans d'histoire qui a un patrimoine extraordinaire, 60 000 archives composée de dessins techniques, de gouachés et de maquettes de diadèmes. C’est donc une maison avec une histoire qu'on a envie de partager.
C'est la raison pour laquelle, en tant que Sales Associate, nous sommes aussi des Ambassadeurs de la Maison. Notre rôle est de proposer des expériences clientèles uniques pour séduire les clients et qu’ils puissent acquérir des pièces exceptionnelles de la Maison Chaumet.
En tant que Sales Associate, on a aussi une casquette de Business développeur, c'est-à-dire qu'on va, au travers de plans d'action, développer le réseau et la clientèle de Chaumet. Les plans d’actions peuvent prendre différentes formes. On peut par exemple travailler avec des apporteurs d'affaires : des galeries ou des conciergeries de Palace ou d'Hôtel 5 étoiles.
On participe également chaque année à des événements de Haute Joaillerie, lors du lancement d’une nouvelle collection.
Cette nouvelle collection, on va devoir communiquer dessus et faire en sorte de la promouvoir au travers de différents canaux. Les Sales Associate vont alors effectuer un travail de CRM et d’influence sur les réseaux sociaux (WhatsApp, Instagram, LinkedIn, TikTok).
Ils vont prendre des visuels et communiquer en plus des réseaux de la Maison.
Le métier de Sales Associate c’est en outre la maitrise de l’art rhétorique c'est-à-dire savoir parler, peser ses mots et les utiliser à bon escient.
FD : Beaucoup d'étudiants rêvent de travailler dans le luxe, et encore plus dans une grande marque de joaillerie. Quels ont été les moyens que tu t'es donné pour atteindre ce rêve que tu avais choisi ? Quels conseils aurais tu pour les étudiants de l'ISG ?
BLN : Tout d'abord, J'ai compris que le luxe résidait dans l'artisanat. Le fait de réaliser des pièces exceptionnelles et de pouvoir, les faire perdurer au travers d'un rêve.
Ce rêve, je l’ai choisi, en ayant conscience que pour pouvoir vendre un produit, il fallait intrinsèquement le connaître, être éperdument passionné et convaincu par le produit qu'on vendrait.
On va revenir à l'origine, pourquoi la joaillerie ?
J'ai choisi la joaillerie parce que c'est un milieu qui m'a beaucoup plu dès l'adolescence. Lorsque j'étais adolescent j'ai rencontré un joaillier qui travail à Fontainebleau. Il s’appelle Cipriano. Il m'a transmis sa passion pour le bijou. C’est à dire la passion de créer. Il m'a expliqué comment d'une idée, on pouvait faire naître une véritable pièce d'art.
On part tout d'abord d’un dessin technique ou d'un dessin rapide, puis on fait un gouacher (une peinture du bijou), par la suite on peut éventuellement utiliser des logiciels 3D pour faire une cire assisté par l'imprimante 3D ou à la main, ensuite on va faire une fonte en métal précieux qu'on va venir reprendre avec différents outils sur un bureau qu'on appelle une cheville. Ce processus de création ça m'a ça m'a beaucoup touché donc j'ai voulu en savoir plus. C'est la raison pour laquelle, j'ai suivi des conférences et des cours d'initiation à l'école des arts joailliers qui est soutenue par une des grandes maisons de la Place Vendôme qui s'appelle Van Cleef & Arpels.
En suivant ces cours, je me suis dit, c'est intéressant mais on survole encore le sujet donc j'ai eu envie d'approfondir encore plus par curiosité ainsi que par appétit de connaître et de savoir. C'est la raison pour laquelle j'ai ensuite choisi de réaliser ce CAP de joaillerie en parallèle de mon master en cours du soir pour vraiment connaître profondément comment on réalise un bijou.
Plus je m'approchais de la création manuelle, plus j'avais conscience que l'artisanat c'était l'art du geste, l'art de savoir-faire et ça a donné une profondeur à la vision que je pouvais avoir du luxe. Par la suite, j'ai choisi d’effectuer une année de césure dans mon master de l'ISG afin d’apprendre et mieux connaître une des matières premières principales de la joaillerie les pierres de couleur et les diamants.
Je trouvais ça essentiel de connaître comment faire la structure d’un bijou mais aussi ses composants. Puisque finalement la joaillerie, c'est l'art de mettre en valeur les pierres en faisant disparaître le métal.
FD : Quels conseils aurais tu à donner aux étudiants qui souhaitent faire carrière dans le luxe ?
BLN : Les conseils que j'aurais pour les étudiants de l’ISG qui vont lire cette interview ce serait :
Suivez vos rêves, suivez votre cœur et suivez votre passion, ne doutez pas, si vous êtes passionné par quelque chose approfondissez le sujet, regardez ce qu'on vous propose essayez de comprendre, de savoir comment cela est fait.
Intéressez vous aux gens qui l'ont créé. Intéressez vous aux ouvriers qui sont en atelier. Faites en sorte de communiquer avec eux pour savoir comment ils fonctionnent, dans quel état d'esprit ils sont chaque jour, quand ils vont au travail pour aller créer. Essayez de comprendre quels sont leurs aspirations.
A partir de ce moment-là, vraiment, ça va prendre sens. Vous allez pouvoir avoir une réelle vision stratégique. Vous allez mieux vendre le produit et comprendre qui sont ses consommateurs et pourquoi ces consommateurs l’achètent.
En l'occurrence, ce qu'il faut, quand on est passionné par un univers, c’est de vraiment comprendre sa substance.
FD : En quoi ta formation à l'ISG te sert chaque jour et le réseau a-t-il été déterminant aussi dans ton parcours ?
DLN : Oui, le réseau a été déterminant. En l'occurrence, j'ai rejoint l'ISG parce que ma mère est une Alumni promo 95. Elle m'a proposé de rejoindre l'ISG, non seulement parce que c'est une grande famille, mais aussi par ce que son réseau est sa force. J'y ai vu beaucoup d'avantages et ça s'est démontré.
Tout au long de ma formation à l’ISG, j'ai appris la débrouillardise. J'ai appris à faire par moi-même, tout en travaillant en groupe et en gérant des problématiques. J'ai eu m'opportinuté de rencontrer Fredéric Gilbert-Zinck,diplômé 86 et directeur adjoint de l'Ecole des Arts Joailliers Van Cleef, Nicolas Lamoureux, diplômé 2012 et Global Sales Retail Operations @Messika et toi qui m'a toujours appuyé dans les démarches. Ces rencontres et conseils m'ont été précieux.
FD : Qu'est ce t'anime chaque matin quand tu te rends à ton travail ?
BLN : Ce qui m'anime chaque matin, quand je me rends au travail, je me fais souvent la réflexion. C'est que, j'y vais avec le sourire.
Si vous êtes heureux dans votre vie, mettez vos problèmes personnels de côté. Quand vous allez à votre travail, si vous y êtes épanouis, vous vous y rendrez toujours avec le sourire.
J'ai cet aspect optimiste toujours très positif et ce qui m'anime, finalement, c'est de pouvoir rencontrer des gens, échanger avec eux, pouvoir partager un bon moment, pouvoir leur donner ce qu'il manque aujourd'hui, du positif et de pouvoir les faire sortir de leurs tracas quotidiens en les emmenant dans le monde merveilleux qu'est la joaillerie.
J'ai ma manager qui a un exemple très intéressant. Le client ou le prospect, quand il rentre dans une boutique, c'est comme un cerf-volant. On a la possibilité de le faire s'envoler très haut. Parce qu'on a beaucoup d'outils à notre dispositions le cadre, les bijoux, le storytelling. Donc on peut le faire rêver et après, c'est à nous de faire en sorte que ce cerf-volant s'envole, ne monte pas trop haut ou ne descende pas trop bas.
En tout cas, de gérer une corde sensible, et donc ces interactions, c'est ce qui m'anime tous les jours. C'est des interactions où on donne du positif et où on donne de l'amour.
FD : Quels sont à ton sens, à l'heure du digital, les grands enjeux et défis de demain dans le domaine de la Haute Joaillerie ?
BLN : C'est une grande question, et vaste question. D'ailleurs, j'ai réalisé mon mémoire sur une de ces vastes questions.
Disons que l'enjeu majoritaire dans la joaillerie aujourd'hui, ça va être l'éthique.
Surtout dans le luxe. Mais dans la joaillerie, cette thématique revient également.
La problématique qu'on peut avoir, notamment dans le sourcing des matières premières et des matières précieuses, c'est de savoir d'où elles proviennent. Donc, à l'heure du digital, le défi de demain, ce serait de pouvoir tracer chacune des matières premières du réseau de valeurs joaillier. Ces matières premières, notamment les pierres, sont difficilement traçables aujourd'hui.
On a une problématique où on n'a pas de certitude sur des petites pierres, des pierres de pavage, sur leur origine. Ce qui fait que ça pose un problème puisque s'il y a des conflits géopolitiques, on ne souhaite pas qu'on ait des pierres qui financent des conflits. C'est la raison pour laquelle on a plusieurs solutions aujourd'hui, notamment le Kimberley Process, qui permet de certifier l'origine des diamants. On va passer également par des laboratoires pour certifier l'origine de certaines pierres, notamment des pierres de couleur. Les grands enjeux et défis de demain, finalement, c'est de pouvoir faire en sorte de tracer les plus petites pierres.
On a des outils comme la blockchain qui sont en train de se développer. Des consortiums qui sont en train de voir le jour comme Aura.
FD : Enfin, si tu avais un souvenir de l'ISG à partager avec nous, quel serait-il ?
BLN : J'ai beaucoup de souvenirs à l'ISG, qui sont fort positifs.
La première chose qui me vient à l'esprit, ça serait mon premier entretien pour rentrer à l'ISG avec Jean Philippot.
C’était un échange absolument passionnant avec un homme exceptionnel. On avait discuté d'un match de rugby qui avait eu lieu car j'étais arrivé avec un journal avec le Figaro. Il avait engagé la conversation sur ce sujet là. En tout cas, j'avais beaucoup apprécié toute sa bienveillance et la vision qu'il avait.
Notamment, M. Moutot ou M. Sillon. M. Moutot était notre prof d'économie, c'était quasiment un one-man show à chacun des cours. M. Sillon, qui était un homme extrêmement cultivé, nous a transmis tout ce qu'on devait savoir sur l'histoire des idées. Notamment, sur Rome et la Grèce antique « Kalos kagathos » qui représente un idéal moral, c'est-à-dire une harmonie entre le corps et l'esprit et ça a été le fer de lance de ma réflexion et de mon épanouissement jusqu'à aujourd'hui.
Finalement, pour achever cette interview, je dirais que l'ISG tient encore sa réputation outre l'enseignement, de réseau réactif et soudé et d'esprit festif, puisque j'ai beaucoup de souvenirs de très belles soirées passées avec mes homologues étudiants.
Merci Baptiste !
Florence
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