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PORTRAIT D'ALUMNI : CEDRIC TOPALIAN ISG PROMO 96, ENTREPRENEUR, ADMINISTRATEUR DU RESEAU ENTREPRENDRE 92, DEVELOPPEUR ECONOMIQUE POUR VALLEE SUD, ENSEIGNANT ..... UNE CARRIERE RESOLUMENT TOURNEE VERS L'ACTION
Florence Delsaux : Bonjour Cédric, peux tu nous parler de ton parcours depuis ta sortie de l’ISG ?
Cédric Topalian : Bonjour Florence, j'ai été diplômé en 1996 (promo 962CE1) et je me suis associé avec un ami de mon père qui était agent commercial dans le secteur du meuble.
Nous avons fondé la société IDEAL CONFORT EXPANSION qui était grossiste-importateur de mobilier et literie entrée de gamme. Nos clients étaient des petits détaillants majoritairement concentrés sur la région parisienne et les catalogues de vente par correspondance (La Maison de Valérie, La Redoute...).
Durant les premières années, nous nous sommes approvisionnés en Roumanie, en Bulgarie, en Italie et en Croatie.
Puis en 2001, nous avons décidé de nous rendre à un salon professionnel à Singapour ce qui nous ouvert les portes de l'Asie. Nous avons rapidement trouvé des fabricants chinois et malaysiens.
Grâce à ces approvisionnements à bas coûts, nous avons réussi à rentrer dans la grande distribution en vendant à But et Conforama.
En 2005, nous avons établi un bureau près de Pékin avec 4 salariés qui étaient en charge du sourcing produit et du contrôle qualité.
Puis en 2009, nous avons créé avec un troisième associé un site web, SOFACTORY, dont l'objectif était de vendre des canapés sur internet.
En 2011, nous avons levé des fonds de 4 millions d'euros auprès d'un investisseur institutionnel.
Puis en 2015, je me suis mis à exporter du vins français en Chine du Nord, près de Pékin. J'ai également crée un site de vente de vins en ligne : LOUIS VIN.
J'ai également ouvert une épicerie fine sous la franchise OLIVIERS AND CO en association avec ma cousine.
Je donne des cours à l'ISG, je fais du bénévolat dans une association d'entrepreneurs, je suis parfois un peu business angel...
J'aime avoir de multiples activités.
FD : Tu as commencé ta carrière dans la vente de meuble, tu étais précurseur dans la vente par internet, qu' est ce qui t a donné cette intuition et une longueur d’avance et quels seraient pour toi aujourd’hui les défis à relever dans la vente sur la toile ?
CT : C'était effectivement un grand défi en 2009 de lancer un site web pour la vente de meubles et de canapés.
A l'époque, il n'y avait qu'un seul site web sur le marché : VENTE-UNIQUE.
L'intuition nous est venue car un de nos clients essayait de vendre sur la toile mais il n'avait pas de stock et son choix était restreint. Nous avons beaucoup échangé avec lui et avons compris rapidement que la disponibilité immédiate des produits et une livraison rapide étaient des clés de la réussite.
Aujourd'hui plus que jamais, je pense que le défi à relever est celui du Service Client. Amazon nous a prouvé qu'avec un Service Client haut de gamme, on peut devenir leader sur le marché. Un seul objectif doit guider le dirigeant d'un site web : la satisfaction client à tout prix.
Bien évidemment, cela sous-entend que l'offre est compétitive. Mais trop de dirigeants oublient de placer le Client au centre de leur entreprise.
FD : Tu enseignes, tu mentores, tu es notamment administrateur du Réseau Entreprendre 92, investi chez Vallée Sud Grand Paris. Tu as aussi un commerce … D'où te vient cette passion qui t anime dans ces engagements ?
CT : Je suis clairement un hyper-actif et curieux de tout !
J'ai vendu mes 2 sociétés de meubles en 2015 et je me suis découvert une passion pour la transmission de mon expérience.
Grâce à toi, chère Florence, j'ai découvert par hasard l'enseignement à l'ISG en faisant un remplacement d'un professeur absent.
Depuis plusieurs années, je prends beaucoup de plaisir à enseigner et à partager mon expérience professionnelle. Les étudiants sont très réceptifs d'expériences concrètes. Je leur explique souvent que parfois entre la théorie et la pratique, il y a un grand écart. Et puis, je leur apprends à comprendre les rouages des négociations entre cultures différentes. Je les alimente de beaucoup d'anecdotes qui les font rire mais je sais qu'ils les retiendront.
Mon bénévolat au sein du Réseau Entreprendre 92 est aussi une volonté de transmettre mes expériences, bonnes ou mauvaises. Il est important de faire savoir ses échecs et d'en rechercher les causes.
J'accompagne beaucoup de jeunes entrepreneurs qui ont la fougue mais qui vont parfois dans le mur sans le savoir. J'essaie de les guider au mieux.
Enseigner et aider des entrepreneurs me permet également d'apprendre beaucoup de choses. En effet, cela me baigne perpétuellement dans l'actualité de l'entrepreneuriat et des nouvelles technologies.
FD : Pour revenir sur ton parcours tu as beaucoup travaillé avec la Chine, aurais tu des conseils à donner à quelqu’un qui veut s’expatrier en Chine quant aux us et coutumes sur la Business étiquette ?
CT : Je dirais à une personne qui veut s'expatrier en Chine d'apprendre la langue, les us et coutumes et les traditions. En effet, c'est un pays à multiples facettes mais il est impossible de faire du business sans comprendre leur culture.
J'ai souvent regretté de ne pas avoir eu le courage d'apprendre le Mandarin. Mes relations avec mes fournisseurs et mes clients auraient encore été meilleures.
J'ai en tout cas eu l'humilité de regarder, d'écouter et de respecter leur façon de faire du business.
Par exemple, lorsque j'ai exporté mon premier container de vins français, j'ai compris que je ne devais pas imposer les traditions françaises. Ma première dégustation avec mes clients a été épique !! Les vignerons français auraient été scandalisés de voir mes clients boire cul-sec leurs vins et mélanger les crus les uns avec les autres!! C'était inimaginable mais j'ai compris et accepté que le vin n'avait pas la même place que les foyers français.
FD : Enfin aurais tu un souvenir ou plusieurs souvenirs de l’ISG que tu souhaiterais partager avec nous ?
CT :Oui, j'ai un souvenir ému de notre bien aimé Doyen Mader qui nous avait accompagné au Parlement de Strasbourg et qui s'était malencontreusement pris une porte vitrée en pleine face ! Avec mes camarades, nous avions eu du mal à nous retenir de rire. Heureusement, il s'en est sorti avec seulement une belle bosse sur le front !
Et puis, je me souviens du périple que nous avions fait avec ma promo pendant un mois qui nous avait fait découvrir : Bucarest, Prague, Kiev et Saint Pétersbourg.
C'était passionnant.
Une réflexion d'une vieille dame russe m'avait frappée à l'époque : elle me demandait avec mes copains de quel pays nous venions. Je lui expliquais que nous étions des étudiants français en école de commerce.
Elle me demandait ce que nous venions faire ici. Je lui avais répondu : nous sommes venus étudier et apprendre sur votre pays. Stupéfaite, elle me rétorqua que c'est son pays qui devrait envoyer ses étudiants russes pour apprendre le capitalisme en France!!!
Merci Cédric !
Florence
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