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PORTRAIT D'ALUMNI : DELPHINE GILET, ISG 93, UNE CARRIERE DEDIEE AUX ACHATS RESPONSABLES DANS LE LUXE DEPUIS TOUJOURS !
Florence Delsaux : bonjour Delphine pouvez-vous nous parler de votre parcours depuis la sortie de l’ISG ?
Delphine Gilet : Bonjour Florence, je me suis orientée dans un 1er temps vers le commercial, tout d’abord chez Ariane de Guilt, entreprise de bijouterie joaillerie, puis chez Raja, vépéciste en matériel d’emballages et fourniture de bureau.
Souhaitant persévérer dans le domaine du luxe, j’ai en parallèle, en cours du soir, suivi les cours du MBA Management des Industries du Luxe de l’Institut Supérieur du Marketing du Luxe (ou Sup de Luxe).
J’ai par la suite commencé une carrière dans le secteur des parfums cosmétiques : pendant 9 ans au sein du groupe Richemont, j’étais en charge des achats packaging, plv, objets promotionnels pour les parfums Cartier. J’ai évolué en tant que responsable achats packaging pour Guerlain (groupe LVMH), division maquillage. Puis j’ai intégré le groupe Clarins, toujours dans mon expertise de responsable achats packaging (plastique, métal, puis verre, carton) pour les activités de soin, maquillage et parfums (à l’époque Azzaro, Mugler).
Il y a 4 ans, j’ai intégré Epsa, cabinet de conseil, groupe international expert en performance financière, fiscale; j’y ai travaillé pour L’Oréal travel Retail sur de la coordination d’achats packaging et indirects (hors production).
Dans une démarche RSE interne avec l’arrivée d’un directeur RSE, la direction m’a proposé la création et la direction d’un pôle achats responsables, en droite ligne avec l’ADN du cabinet, « créateur et producteur de performance durable ».Nous aidons nos clients tous secteurs : industrie, tertiaire, luxe, à optimiser leurs impacts environnementaux, sociaux et économiques par leurs activités d’achats. Nous les accompagnons notamment dans leurs démarches de décarbonation et de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
FD : Pourquoi le choix d’avoir évolué dans le secteur du luxe et les achats ?
DG : Dès le début de ma carrière, j’ai été attirée par ce secteur ; pour des raisons personnelles tout d’abord, appréciant particulièrement le travail des artisans, l’utilisation des belles matières, les produits sur mesure ; mais surtout pour aller au-delà du rêve de consommatrice, connaître les coulisses et comprendre les enjeux économiques et stratégiques de ce secteur. De plus, en évoluant dans le métier des achats, l’objectif était de faire le meilleur choix pour l’entreprise (entre le prix, la qualité, le service, et maintenant les enjeux RSE), en négociant avec les services internes tels que le marketing, la logistique, la r et d, dont les objectifs étaient tous différents et quelquefois contraires !
FD : Aujourd’hui nous parlons beaucoup d’écoresponsabilité, la ligne directrice de votre parcours dans cette mouvance quels sont les enjeux dans le secteur du luxe où vous évoluez et les défis à relever ?
DG : On fait face depuis quelques années à un vrai changement de métier dans les achats (pour toutes les industries, pour les produits du luxe en particulier). L’acheteur est celui qui réconcilie les objectifs économiques fixés par sa direction générale, et les objectifs environnementaux, sociaux et sociétaux donnés par sa direction RSE.
Pour les enjeux environnementaux, avec une politique climat bien définie et des objectifs précis (que l’on retrouve de plus en plus dans les groupes, un peu moins dans les ETI), l’acheteur joue un rôle central dans l’étude des bilans carbone, la réduction des émissions de CO2 : en sourçant, négociant, choisissant les produits, matières, partenaires.
Eco-conception, produits de seconde main, réutilisation des matières, travail sur les emballages et la suppression des plastiques, choix de transports décarbonés, gestion des besoins sont les leviers indispensables aujourd’hui à mettre en œuvre dans les achats de produits de luxe.
Il faut faire également attention aux impacts sur les ressources, la biodiversité, l’eau ou les forêts.
Dans ce secteur, les enjeux sociaux sont également très forts : les acheteurs et entreprises doivent connaitre leurs partenaires, leurs sous-traitants, et ont une obligation de remonter toute la chaine de valeur pour pouvoir identifier les risques chez leurs prestataires (directs ou indirects) : travail des enfants, conditions de sécurité et d’hygiène, impact sur les populations locales.
Ces objectifs sont primordiaux dans ce secteur, puisque très regardés par les parties prenantes : par les consommateurs qui sont de plus en plus sachant sur ces problématiques, par les investisseurs qui étudient ces sujets pour faire leurs choix partenaires, par les futurs salariés qui recherchent des marques engagées.
FD : Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui se dirige vers ce secteur ?
DG :
- Beaucoup de curiosité car il faut sans cesse aller chercher de l’infos, (nouvelles technologies, matières, réglementation..) et tout va très vite
- Intérêt et engagement pour les sujets développement durable
- Humilité car il faut accepter qu’aujourd’hui on cherche des solutions, mais il n’existe pas encore LA solution ; l’important est d’avancer
FD : Remarquez-vous des freins à cet enjeu éco responsable dans le secteur du luxe ou est plutôt le sujet de prédilection à ce jour ?
DG : Oui il existe des freins dans ces démarches : il faut négocier avec les équipes en interne pour diminuer les impacts négatifs sur l’environnement (matières, process) ; il n’est pas toujours simple d’avoir les réponses des prestataires, et la maîtrise des risques sur toute la chaîne de valeur est complexe.
FD : Enfin auriez-vous un souvenir de l'ISG que vous souhaiteriez partager avec nous ?
DG : A l’ISG, j’ai suivi le parcours du cycle national, donc la 2ème année était consacrée à un projet : j’avais choisi l’organisation du festival de théâtre les Cyranos (5 soirs, plusieurs troupes, au festival de la Colline) ; J’ai adoré cette année qui m’a permis de concilier mon goût pour le théâtre, l’organisation d’événements et le travail en équipe.
L’école m’a permis de rencontrer beaucoup de personnes souvent passionnées et engagées ; c’est un formidable réseau (aujourd’hui encore je rencontre de nombreux Alumni dans ma région de cœur la vallée du loir), et surtout j’y ai rencontré des amis pour la vie.
Merci Delphine !
Florence
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