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PORTRAIT D'ALUMNI : PAUL GOUDEAU ISG 95 : DIRECTEUR EUROPE CHEZ VETROTECH SAINT-GOBAIN INTERNATIONAL
Florence Delsaux : Bonjour Paul peux-tu nous parler de ton parcours depuis ta sortie de l'ISG ?
Paul Goudeau : Bonjour Florence, j'ai choisi la route Asie du Cycle Multinational de l'ISG par envie d'international. Les quelques mois passés entre le Japon, la Chine, Taïwan, la Thaïlande & Singapour ont été pour alors moi une vraie révélation.
Ainsi, à la sortie de l'ISG j'ai trouvé mon premier poste en Thaïlande où j'ai créé la filiale d'un petit engineering lyonnais. Cinq ans plus tard je rejoins le Groupe Saint-Gobain où je travaille toujours aujourd'hui. En 20 ans, j'ai eu la chance d'y poursuivre un parcours très international et me suis vu offrir des responsabilités variées tel que chef de projet d'implémentation d'ERP en Espagne ou en Chine, Responsable de Zone Export au Moyen-Orient, Directeur Commercial & Marketing en Egypte, Patron de filiale commerciale au Japon, de business unit de développement international basé en France ou encore de JV Industrielle en Colombie. Je m'occupe aujourd’hui de l'Europe chez Vetrotech, filiale du Groupe qui propose des solutions en verre de protection de la personne (anti-intrusion, effraction, explosion & incendie).
FD : Tu travailles à l'international comment se porte ce marché actuellement avec la pandémie ?
PG : Dans les marchés qui nous concernent chez Saint-Gobain, ceux de la construction, et en particulier en Europe, les marchés reprennent mais à des rythmes différents :
- A l'heure actuelle, le segment du résidentiel est plutôt porteur. Pendant la crise les particuliers ont lancé les projets qu'ils avaient en attente : de la rénovation d'une salle de bain, celle d'une cuisine ou le changement des menuiseries autant de projets individuels qui ont maintenu l'industrie à flot. En cette période de sortie de crise les plans de relance mis en place par les différents gouvernements européens concentrent une portion non négligeable de leurs aides à la rénovation énergétique des bâtiments. En France, par exemple, ce sont 2mds d'euros qui accompagnent les projets d'isolation thermique des bâtiments, de changements de mode de chauffage autant de sujets qui donnent du travail aux les professionnels et industriels du secteur.
- Le segment de la construction de bâtiments non résidentiels (bureaux, hôtels, aéroports) lui n'est pas tout à fait logé à la même enseigne. Certains marchés complètement arrêtés au début de la crise montrent actuellement un bon dynamisme (cas de la France, la Suisse et le Royaume uni par exemple), les investisseurs s'empressent de terminer ce qu'ils avaient commencé. D'autres marchés plus touchés par les 2ème et 3ème vagues sont plus lents (Allemagne et Belgique par exemple).
La crise que nous venons de vivre a globalement ralenti le développement de nouveaux projets ou simplement momentanément stoppé les velléités d'investissement dans le ce segment du non résidentiel.
Le segment des immeubles de bureaux par exemple est en plein questionnement :
- La pandémie remet en partie en cause l'organisation en plateaux d'espaces ouverts.
- La rapide démocratisation du télétravail participe à réduire le besoin en espace de bureaux pour une même population de collaborateurs donnée.
En conséquence de quoi, les développeurs ont plus d'espace disponible à louer, donc moins besoin de construire. Les aménageurs ont commencé à travailler à la redéfinition de ces espaces mais vont avoir besoin d'un peu de temps pour le faire.
Dans ce segment nous devons nous préparer à une année ou deux assez difficiles je pense.
FD : Tu as travaillé en Amérique du sud quelles sont les spécificités de ce marché ?
PG : Si tu me permets, je vais restreindre ma réponse à la Colombie, pays de cette région que je connais le mieux.
C'est un pays à la population assez jeune, caractérisée par un fort esprit d'entreprise et qui a deux types d'influences internationales :
- La première est historique : l'Espagne
- Cependant, aujourd'hui, le modèle qui prédomine est celui venant d'Amérique du Nord.
C'est un pays à la géographie escarpée et rude. La Colombie est notamment traversée par 3 cordillères qui culminent à plus de 4000m et où l'infrastructure routière pourrait être un tantinet plus développée. Ceci a comme résultante un certain enclavement des différentes régions qui ont chacune développée leurs spécificités et particularités propres. La définition et mise en oeuvre d'une stratégie régionale prenant ces aspects en compte est indispensable pour réussir dans ce pays.
Une de ces régions au nom explicite de "Eje Cafetero" participe à la reconnaissance internationale de la Colombie. Elle produit à elle seule 4% du PIB du pays & représente près de la moitié de l'emploi agricole du pays et en fait le 3ème producteur mondial de café.
Cette diversité géographique est indéniablement l'une des richesses du pays.
Avec 3 zones climatiques distinctes, la Colombie offre une multitude de paysages, tous plus beaux les uns que les autres.
Ces accès aux océans atlantique et pacifique, des espèces endémiques (faune comme flore) et son histoire tant autochtone que son passé colonial riche, ainsi qu'une gastronomie aux multiples variétés régionales, sont autant d'atouts qui donnent au pays un capital au développement de son industrie touristique. L'histoire récente du pays en a quelque peu freiné l'essor. C'est en revanche l'un des secteurs clés qui non seulement sera un gros créateur d'emplois mais aussi donnera au pays une renommée internationale qu'il mérite amplement.
FD : Qu'aimes tu avant tout dans ton job ?
PG : Être un pont entre des besoins et des solutions, apprendre quelque chose de nouveau aussi souvent que cela m'est possible et surtout faire des rencontres. Depuis que j'ai commencé à travailler, j'ai eu la chance d'exercer dans des industries et occuper des postes grâce auxquels j'ai pu remplir ces trois objectifs.
FD : Les enjeux demain pour Saint Gobain quels sont-ils ?
PG : Rendre les villes moins polluantes et plus confortables. Savez-vous que les villes qui occupent 2% de la surface de la planète sont responsables de 70% des émissions de CO2 et que 35 à 40% de celles-ci sont dus aux bâtiments. Saint-Gobain, avec ses solutions pour l'industrie de la construction se positionne pour être un acteur majeur de cette transition énergétique des bâtiments.
"Make the world a better home", récente réaffirmation de la raison d'être du Groupe en est une preuve. Elle fixe le cap où avec et pour nos clients, nous concevons, produisons et distribuons des matériaux et des solutions qui ont un impact positif sur la vie de chacune et de chacun, et apportent bien-être, qualité de vie et performance, tout en prenant soin de la planète.
FD : Un conseil pour quelqu'un qui souhaite travailler à l'international ?
PG : Une expérience à l'international à la sortie de l'école, c'est toujours un accélérateur de carrière mais aussi un excellent moyen d'apprendre tant des autres que sur soi-même.
Aussi, je recommande tout simplement de partir.
Jeunes, indéniablement bien formés et débrouillards, les diplômés de l'ISG sauront trouver un emploi où qu'ils aillent. Le VIE, est un excellent moyen pour le faire. Ne pas hésiter à postuler, les entreprises petites, moyennes ou grandes, en sont toutes friands. Ce n'est cependant pas le seul moyen. On peut aussi très bien choisir de partir un peu plus à l'aventure en allant sur place chercher son emploi : avec un peu d'organisation rien n’est réellement impossible.
PG : As tu un souvenir de l'ISG que tu souhaites partager ?
La force c'est l'équipe !
C'est à l'ISG que j'ai pu le confirmer professionnellement la première fois.
En première année nous y avons construit notre projet, monté notre offre, démarché les prospects et signés les clients que nous avons emmenés & représentés aux Etats Unis puis au Japon en deuxième année.
C'est la somme de nos compétences et talents à Gilles, Guillaume Pascal & moi qui a rendu possible cette première réussite.
Merci Paul !
L'équipe d'ISG Alumni
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